~~~~26 juillet arrivée à New-Delhi. Voyage sans encombres ni surprises …

Le chauffeur de l’hôtel est là pour nous accueillir ce qui nous évite de nous débattre au milieux d’une foule de taxis pressés de faire une course au meilleur prix.

Direction un petit hôtel du centre de Delhi, modeste mais à 10 minutes de la place Connaugh. Les quelques jours de chaleur que nous avons vécus en France avant notre départ ont été un bon training pour l’Inde. L’air est chaud, chargé de poussière, le ciel est laiteux et bas, cette année la mousson est en retard.

Au cours de ces trois jours, nous avons pu visiter la place commémorative du Mahatma Gandhi. Il a été assassiné en1948 lui qui prêchait la non-violence et le partage. Une simple dalle fleurie lui rend hommage sur le lieu même de la crémation de son corps Les cendres ont été dispersées dans les principaux fleuves du pays Les pèlerins défilent les pieds nus en signe de respect. Le guide qui nous accompagne parle français et nous offre un cours nourri d’histoire politique contemporaine. L’Inde semble encore à la conquête de sa liberté à travers ses grands hommes, l’évocation respectueuse et enthousiaste de cette période nous touche.

Nous quittons le grand parc arboré pour la découverte du Fort Rouge toujours situé à Delhi. Edifié entre 1636 et 1748 le palais de Shahjahanabad est typique de l’architecture Mogol. Cette splendide place forte est bâtie dans un grès rouge très résistant. L’ensemble régulièrement restauré a toujours fort belle allure. Ceints d’imposants remparts de 2,5 kms, les différents palais du seigneur Shahjahanabad sont accessibles aux visiteurs. Nous découvrons un art architectural précieux, raffiné, orné de lapis lazzuli, de tourmalines…d’arabesques de marbre en draperies et de paravents ouvragés à l’abri desquels la cour entourait le souverain.

Le seigneur et son premier ministre prenaient place sur un palanquin de marbre blanc, l’un au-dessus – l’autre en-dessous – afin de rendre la justice, recueillir les doléances ; régler les différents et les alliances. Le peuple défilait, espérant le cadeau ou redoutant la sentence. Deux pans à cette justice où chacun devait craindre la moindre erreur d’appréciation. Les différents palais avaient leurs fonctions propres. L’un dédié à la musique, un autre à la danse, un autre aux repas…

Des tentures richement ouvragées étaient suspendues à de lourds anneaux et abritaient des regards ces espaces privilégiés. Les sols décorés étaient recouverts de tapis et de coussins précieux. Dans les jardins, les fontaines d’eau claire fonctionnent encore, les bassins longs et étroits rappellent ceux que l’on trouve dans les riads marocains. Les jardins sont entretenus, les pelouses fournies, dignes des greens anglais. Tous les arbres, les jasmins, les rosiers et les massifs sont en fleurs.

Ceci confère au lieu une certaine grâce évoquant ce que pouvait être la vie à la cour du souverain.

Soudain, mes pensées se libèrent de cet endroit sorti d’un livre de contes des mille et une nuits et s’échappent au-delà des murs d’enceinte, dans les ruelles sombres, humides, poussiéreuses et grouillantes de la vraie ville, là tout près…Un frisson me parcourt. La visite s’achève sur cette impression étrange d’avoir accédé à la richesse et aux privilèges mais d’avoir oublié mes chaussures dans la rue, me voilà les pieds nus dans la boue et les miasmes d’un quartier dont la star aux murs rouge me dirait, « tu n’appartiens pas à mon monde, tu peux sortir ».

La prochaine visite guidera nos pas vers le célèbre mausolée de Humayun.

A plus tard pour un nouveau post à ce sujet.

Namasté et…prenez soin de vous.

Tabata